L’agence de relations presse nantaise Padam organise, à l’occasion de ses quinze ans, une soirée débat sur la place des médias et leur avenir, le 13 juin. L’occasion de faire le point, avec sa fondatrice et dirigeante Soizic Desaize, sur l’évolution du métier.
Com&Médias : Quel regard portez-vous sur ces quinze années de relations presse ?
Soizic Desaize : J’ai créé Padam en 2009 car le métier d’attaché de presse représentait une voie d’avenir à mon sens. J’étais convaincue de sa fonction vraiment stratégique pour les dirigeants, les entreprises et les marques. Et ce métier est devenu stratégique ! Mais c’est encore une niche et la pratique la plus complexe de la communication. Aujourd’hui, Padam emploie deux personnes et des freelances dont trois attachées de presse, ce qui nous assure une grande souplesse. Le métier a évolué, nous écrivons différemment.
C&M : Qu’est-ce qui a changé dans les relations aux médias et au public ?
S.D : Il y a plusieurs mutations : dans les usages, dans les attentes des journalistes, et dans la façon d’exercer. La presse écrite souffre, le numérique prend le pas, donc la presse revoit son organisation pour coller aux attentes des usagers. TikTok,, par exemple est devenu un média à part entière, et il permet d’adapter les formats : beaucoup de titres y travaillent leurs informations de manière directe. Les RP sont entre les entreprises et les médias, et nous devons de plus en plus travailler les enjeux sociétaux. Pour répondre à ces évolutions, nous intégrons par exemple de plus en plus de liens audios dans nos communiqués de presse. Nous allons aller plus loin en y intégrant des vidéos.
C&M : On vous voit aussi sur Tik-Tok délivrer des conseils. Quel est votre but ?
S.D : Je le fais pour la jeunesse, pour leur parler de la véracité des informations, qu’il faut toujours vérifier. Je fais tous les jours de la relation médias et je veux leur dire qu’il ne faut jamais mentir. C’est une autre manière d’éduquer aux médias.
C&M : Quelles sont vos perspectives à venir ?
S.D : Nous avons gagné de nouveaux clients cette année, ce qui nous permet de nous projeter sur un chiffre d’affaires en hausse de plus de 20 % pour 2024, à 350 000 euros. Nous avons notamment été sollicités par des agences pour répondre ensemble à des compétitions. Aujourd’hui, les relations presse deviennent la pierre angulaire d’une recommandation.
C&M : Comment Padam va s’adapter aux mutations et exercer son métier ces quinze prochaines années ?
S.D : Notre métier amorce une mue avec l’intelligence artificielle, on est à l’aube d’une révolution. Certains métiers vont disparaître mais plein d’autres vont apparaître ! Nous sommes dans une ère qui permet d’être créatif afin de participer à ce monde en mouvement. Nous devrons faire attention aux dérives de ces nouveaux outils.
Virginie Monvoisin
