Un post Instagram l’a annoncé il y a quelques jours : la Région Bretagne quitte le réseau social chinois. Les principales raisons évoquées sont les problèmes d’addiction et de santé mentale provoqués par TikTok chez les jeunes.

« Ce n’était pas une décision facile, mais après un débat au sein de la majorité, nous avons décidé de quitter TikTok », déclare d’une voix affirmée Jérôme Tré-Hardy, conseiller régional délégué au numérique, à la cybersécurité et à la donnée.
Au début du mois de mai, la Région Bretagne a en effet publié un post sur Instagram informant sa communauté de sa décision de quitter le réseau social chinois. Le conseiller régional argumente : « On ne peut pas dire que les réseaux sociaux -et TikTok en premier- asservissent la jeunesse et continuer à s’en servir. ». Le réseau social estimait lui-même en 2023, que chaque mois, un Français sur trois se retrouve sur TikTok.
Un réseau particulièrement addictif
Le côté addictif de TikTok est particulièrement mis en avant pour justifier cette décision. De même, l’impact négatif sur la santé mentale est également l’un des arguments de la collectivité territoriale qui s’appuie sur une enquête d’Amnesty International démontrant que le fil « Pour toi » pousse des contenus sur les pensées dépressives, l’auto mutilation et le suicide auprès des jeunes qui consultent des vidéos sur la santé mentale.
Au risque de se couper de la jeunesse bretonne ?
Environ 40 % des visiteurs du réseau social se situeraient dans la tranche d’âge des 15-24 ans. Se priver du réseau social chinois reviendrait il donc à se couper d’un canal d’information à destination d’une partie de la jeunesse bretonne ? « Il y a autre chose que les réseaux sociaux pour s’adresser à la jeunesse », rétorque Jérôme Tré-Hardy. Il poursuit : « Par exemple, la Région a la compétence des lycées, nous pouvons communiquer nos informations via des écrans installés dans ces établissements. »
Autre point d’achoppement justifiant le départ de la Région Bretagne de la plateforme : la sécurité. « C’est une entreprise chinoise avec un modèle de société qui est opposé à nos convictions et donc céder nos données à TikTok nous interpellaient aussi. Il faut savoir que ça tombe sous le coup du droit chinois ».
Pour Jérôme Tré-Hardy, la portée de cette décision est surtout symbolique : « On veut aussi interpeller des parents ou d’autres personnes qui n’auraient pas été sensibilisés ». La Région continuera cependant à être présente sur Twitter, Instagram, Linkedin et Facebook.
Marie Roy