Nouveau départ pour Diazo Communication. Sauvée par trois de ses salariées fin 2023, l’agence de Saint-Malo multiplie les projets pour se relancer. Son maître mot : la proximité.

Diazo Communication n’a pas dit son dernier mot. En redressement judiciaire pendant un an, l’agence malouine (1,4 M€ de CA en 2022) retrouve des couleurs depuis sa reprise par trois salariées en décembre. « Les feux sont au vert : nous atteignons notre prévisionnel, sans avoir mis en place tous nos projets », assure Maud Gesnouin, désormais cogérante de l’entreprise qu’elle a rejointe comme alternante, il y a 13 ans.
Portes ouvertes
Pour relancer leur activité de création, impression et imagerie, le trio de dirigeantes, complété par Emmanuelle Ybert (directrice commerciale) et Pauline Le Roux (comptable), a décidé de miser sur la proximité sous toutes ses formes.
Premier axe de cette stratégie : intensifier leur présence sur les réseaux sociaux. « Nous avons pris le parti de montrer nos réalisations, nos salariés et nos métiers, sur un ton humoristique, avec davantage de vidéo », détaille Pauline Le Roux. Preuve de leur importance, ces publications sont élaborées dans une community room, aménagée exprès dans les bureaux.
La politique d’ouverture de Diazo se joue d’ailleurs aussi dans ses locaux. Les nouvelles patronnes y ont installé un showroom pour présenter les productions maison. Et elles projettent d’y aménager une zone en libre service pour « rouvrir au grand public les portes » de cette entreprise historique, née en 1982.
Cohabitation complémentaire
Aujourd’hui, les professionnels constituent toutefois 90 % de la clientèle de Diazo. L’objectif est de leur proposer une offre complète, « du conseil à l’impression, sous le même toit » Dans cette logique, Diazo accueille depuis peu Indigo Communication entre ses murs. « Nous sommes complémentaires, car eux sont plutôt tournés vers le marketing digital et le web », précise Maud Gesnouin. L’IGC Business school partage également les lieux.
En somme, un joli pied-de-nez de l’histoire: c’est cet immeuble, aujourd’hui pilier de la relance de Diazo, qui a failli en précipiter la chute. La construction (pour 1,2 M€ d’investissement), puis le déménagement, en janvier 2020, avaient fragilisé l’entreprise, à la veille de la crise Covid. Le coup de grâce est arrivé en 2022, au moment de rembourser un prêt garanti par l’Etat de 250 000 €.
Nouvelle activité
Deux ans plus tard, la société et les 12 emplois préservés, l’heure est à « la reconquête des clients », indique Pauline Le Roux. Résolument offensif, Diazo se prépare même à lancer une nouvelle activité en septembre. « On restera dans de la production pure, autour de l’impression et la personnalisation », glisse la dirigeante. Elle n’en dira pas plus. Diazo préfère se garder le dernier mot.
Pierrick Lieben